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Photo du rédacteurDamien Motavasseli

Publication : Comparing the Effect of Implanted Peroneal Nerve Stimulation and Ankle-Foot Orthosis on Gait Kinematics in Chronic Hemiparesis: A Randomized Controlled Trial.

Hutin E, Ghédira M, Vinti M, Tazi S, Gracies JM, Decq P. Comparing the Effect of Implanted Peroneal Nerve Stimulation and Ankle-Foot Orthosis on Gait Kinematics in Chronic Hemiparesis: A Randomized Controlled Trial. J Rehabil Med. 2023 Aug 7;55:jrm7130. doi: 10.2340/jrm.v55.7130.

 

Nocivité de l’attelle de releveurs sur le moyen terme

 

Les travaux comparant de façon contrôlée sur le moyen terme, en prospectif et en utilisant un laboratoire d’analyse du mouvement pour la mesure de la cinématique, les effets respectifs de l’attelle de releveurs et de la stimulation électrique fonctionnelle des fléchisseurs dorsaux chez l’hémiparétique, ici implantée, sont rares dans la littérature des soixante dernières années.

 

A partir d’un projet PHRC préparé par Philippe Decq à la fin des années 2000, Emilie Hutin a analysé un travail prospectif sur six mois où elle a comparé chez 27 participants hémiparétiques chroniques (en moyenne 9 ans après la lésion) les effets cinématiques des deux techniques, pendant leur temps d’utilisation et en leur absence.

Comme on pouvait s’y attendre cette étude confirme l’effet néfaste de l’attelle de releveurs dès six mois d’utilisation quotidienne, visibles dès que le patient est sans attelle. En vitesse confortable de marche on constate surtout dans ces résultats une baisse significative de la vitesse de flexion dorsale, une baisse numérique mais impressionnante, de 1° sur 3 mois puis de 3° sur 6 mois, de l’amplitude de flexion dorsale, mais aussi des tendances moins franches mais dans le même sens concernant la flexion de hanche, avec une petite baisse de flexion de hanche au bout de 6 mois d’utilisation (là où la flexion de hanche tend à augmenter un peu avec la stimulation électrique). On sait depuis l’important travail de Blanchette et Bouyer de l’université de Laval (Blanchette AK et al, J Neuroeng Rehabil 2014) qu’à l’inverse c’est l’application d’un poids sur l’avant pied qui aide à activer la commande sur les fléchisseurs dorsaux, de façon adéquate pour la faire probablement progresser sur le long terme. On peut donc penser que, par l’assistanat mécanique excessif imposé, l’attelle de releveurs aggrave la difficulté à la flexion dorsale (probablement aussi indirectement celle de la flexion de hanche à un moindre degré) au lieu d’aider à sa restauration. En matière d’attelle de releveurs comme pour tout système d’assistanat mécanique (cf la littérature accablante sur l’écharpe imposée aux épaules des hémiparétiques ; voire aussi, dans un domaine différent, l’utilisation trop prolongée du déambulateur chez le parkinsonien), les effets délétères arrivent masqués, et insidieux, mais sont déjà présents et cliniquement significatifs sur le moyen terme.

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